Expression québécoise n°5 : "La loi spéciale (clapclap, clapclapclap) on s'en câlisse !"
"La loi matraque (clapclap, clapclapclap) on s'en tabarnak !"
Vous l'aurez compris, ce slogan résonne dans toutes les manifestations qui continuent de se tenir chaque jour à Montréal, contre la loi 78, et contre la hausse des frais étudiants :) Les gens commencent à s'essouffler, il faut l'avouer, mais depuis février-mars, qui ne le serait pas ! En réalité, les choses sont en stand-by : les cours sont soit terminés, soit reportés à la fin du mois d'août. Certains prédisent une rentrée "rrrrouuuuge", tandis que d'autres espèrent surtout la tenue d'élections qui pourraient affaiblir le pouvoir du parti majoritaire. Mais comme les élections législatives de mai 68 en France, il est probable qu'au contraire, les libéraux soient réélus... Les autres se contentent d'accepter l'inacceptable ("l'inévitable", comme y disent) et de s'asseoir sur l'avenir des enfants d'aujourd'hui, futurs étudiants qui s'endettteront jusqu'au coup avant même de commencer à vivre, au profit des plus nantis qui pourront conitnuer à profiter d'un système largement en leur faveur.
Dans tous les cas, ce mouvement aura mobilisé les consciences politiques comme jamais au Québec. Il y a très longtemps qu'un réveil ne s'était pas fait sentir (si on peut qualifier ainsi la "révolution tranquille" des années 60, qui a quand même réussi à instaurer un semblant d'Etat-providence au Québec, et notamment un système universitaire plus équitable que n'importe où en Amérique du nord), alors que couvait depuis des années un ras-le-bol généralisé vis-à-vis du parti libéral, comme le montre la mobilisation grandissante, qui dépasse amplement le monde étudiant. Il faut dire que les scandales de corruption se succèdent depuis que le PLQ gouverne depuis bientôt 10 ans (le parti aurait été financée par la mafia québécoise, en échange de magouilles dans le secteur de... devinez quoi? La construction bien sûr ! Une constante dans le monde quand on s'intéresse à la corruption >.< pardon papa ^^). Seulement, comme souvent, il n'y a pas d'opposition véritable. Le Parti Québécois, qui lutte pour qu'existe la nation Québec, ne parvient pas à retrouver l'élan indépendantiste des années 90, et pourtant je n'ai pas rencontré un québécois qui ne supporte ce projet. Il semblerait que ce soit plutôt un problème de leadership politique, et de déception vis-à-vis de ce parti finalement assez opportuniste. En outre, en marge des partis dominants, les idées altermondialistes, progressistes, écologiques (bref : de gauche ^^) de Québec Solidaire, fondé en 2006 et représenté en partie par Amir Khadir, l'un de ses porte-paroles les plus médiatisés, se retrouvent mises en lumière par les évènements. Il faut finalement espérer que le paysage politique québécois ne se retrouve transformé par la suite... Un peu comme en France, même si il ne vaut mieux pas s'attendre à des miracles de la part de la gauche majoritaire ! Mais comme disait l'autre : "Soyez réaliste, demandez l'impossible."
Un petit clin d'oeil au journal de 20h de france 2 quand même, c'est tout de même un peu réconfortant de savoir que ces violences inacceptables sont dénoncées ailleurs... Je me dois d'ajouter une anecdote vécue par un ami : il portait le carré rouge et voulait aller pêcher au parc où se déroulait également le grand prix de F1 (c'est un très grand parc), on l'a interdit de rentrer dans le métro et on l'a menotté sans explication. Au moment où ils lui demandaient son identité (ce qu'il s'est bien gardé de faire, étant français et ne voulant pas avoir de problème avec l'immigration), de nombreux autres passagers sont arrivés, ils l'ont donc relâché et lui ont dit de dégager. A noter : une bonne centaine de policiers étaient déployés dans le métro le week-end de l'évènement. Bienvenue à Montréal !!
Et à part ça me direz-vous ?? =D Ok, on va parler un peu d'autres choses. Par exemple, le Tour de l'île de Montréal. Pour faire court, il s'agit d'une promenade cycliste spécialement aménagée pour permettre à 25 000 vélos de suivre un parcours défini de 50 kms en ville sans aucune voiture pour gêner. Juste fantastique ! Le meilleur était le Tour de nuit, car c'était... ben de nuit ^^ et donc plus festif. Il y avait même des vélos qui transportaient une sono et des lumières, comme en discothèque ! Pour ma part, j'étais bénévélo, je me suis donc chargé de fermer deux rues aux voitures comme des milliers d'autres bénévoles jusqu'à la fin du train cycliste, puis de rejoindre le peloton pour profiter des rues rien que pour nous. Vive les deux roues !
Et on avait des supporters !! Merci encore Claudette et José, c'était le fun d'attendre des heures avec vous :-P
Et bien sûr, il y a eu le festival des Francofolies de Montréal ! Vraiment génial, plein de concerts gratuits sur deux semaines, sur la Place des Arts, en plein coeur de la ville. Quelques photos et vidéos valent mieux que des mots, mais je dois vous dire qu'il est juste incroyable de pouvoir être en premières lignes d'un concert gratuit de Dionysos, Eiffel ou Brigittre, quand on connait leur succès par chez nous X) allez, ne soyez pas trop jaloux... ;)
Ils ont mis le feu !! En fin d'après-midi, c'était pas gagné. Mémorable : "Tayeule le chat" en version québécoise :-P
Rah il peut pas s'en empêcher, il lui faut son bain de foule à chaque fois !!
Les Brigitte, toujours hautement suggestives...
Une première au Québec pour Eiffel. Les quelques français rockeurs que nous étions, accrochés au devant de la scène les yeux et les oreilles grands ouverts, avons eu le privilège de découvrir leur prochain album !
Quelques tounes connues quand même : "Sous ton aile" et "A tout moment la rue" (ils DEVAIENT la chanter ! Epique :) )
Et découverte de groupes québécois quand même ! Notamment le Vent du Nord, et Bodh'aktan, à mettre dans le registre celtique tradfolkrockpunk (ça rappelle un certain groupe midi-pyrénéen...), pareillement, les mots sont superflus, voyez plutôt :
- Prêt pas prêt la charrue Charest, acharnée, charcute en charpie la charpente
De la maison qu’on a mis 40 ans à bâtir
- C’pas toi qui a milité pour Amir Khadir ? -( … )
-Maintenant la table est mise pour 4 ans à pâtir, à pâlir à vue d’œil
Ahuris à la vue d’la bande d’abrutis qui bradent à bride abattue
Qui vendent à rabais, par la bande c’qu’y a pas de prix
Une fois l’mandat fini, le pays ressemble d'un abatis
Coupe sombre, coupe à blanc, Coupe Grey
« Alouette, je te plumerai »
Pis pour couper court au courroux populaire
Patapouf étouffe la foule et légifère à tombeau ouvert
Pis tout sourire il sert la soupe populaire
( C’est ça être solidaire quand on a sacré tout à terre )
Afin de faire taire un argumentaire unique en terre d’Amérique
Mais son affaire, ça fait ben trop l’affaire des régents d’affaires
Du Canada pis du Conseil du Patronat
Bâillon pas bâillon, je raille pareil, le patron des patrons
« Ta yeule Taillon ! »
Heille si le dément démantèlement t’excite tellement
Que c’est comme de la musique à tes oreilles
Comment t’aimes le tintamarre des barbares, dans tes tympans d’avare hagard ?
Face à la menace de la braderie on brandit
Le poing de la Patrie à la face des bandits
Face à la menace de la braderie on brandit le poing ...
Libérez-nous des Libéraux !
J’te l’dis carré, catégorique
Jean Charest, Mike Harris : même combat, même charisme
Même kermesse des biens et services publics
Câlisse faut que ça finisse
La chasse aux bs pour eux c’t’une business inespérée
Pis ceux qui dépérissent
Y reste plus qu’à prier Saint Jean-Baptiste
Ça vous apprendra, ma race de séparatistes
Y’a pas de place, où on peut pas faire la piasse
Contrats de performance pour la SGF, pour les CPE, ou les SDF
Un impôt sur la quête? Tiens, ça serait pas bête !
Ça dirige le Québec comme une PME
Comme un pimp ses putes, pour qu’elles alignent les P-I-P-E-S’ti !
Ça se sait ça s’connaît, la clef du succès pour le 24 Sussex
C’est d’assexuer le Québec
Quel beau sujet pour Jean-Claude Labrecque
« À Hauteur de Gnome » ( hauteur de braguette )
Sucer debout, c’est ça se tenir drette...
zzzzzzzzzzzzip : «Je suis prêt »
On est loin de « Maître chez Nous »
Maintenant comme jamais, il y a un traître chez nous
Ça s’entend quand il parle comme un derrière de boîte de céréales
Si tu penses me faire taire, tu perds ton temps j’suis intarissable
« Je vais sous ton ciel, Muse! et je suis ton féal »
Face à la menace…
Libérez-nous des Libéraux !
Pendant que le kid de Sherbrooke
Liquide au souk ce qui nous distingue
Au carnaval libéral fédéral, ça bringue dingue
« Viva Canada ! Banana republica ! »
« Mandat sur mandat, on est encore là ! »
Un parti unique, c’est un parti inique, cynique, qui nique
Tout débat démocratique
La confiance de la rue est rompue
Car la cour de l’empereur corrompu accumule les écus
Et enfin, quand il sent la fin, le monarque débarque
Mais passe le pouvoir à son homme de main
Comme un bon roi Chrétien
Mais selon moi, Martin
Tient du requin ben plus que du dauphin
L’armateur, arnaqueur, anglo, franco –on sait pus trop-
Joue sur tous les tableaux
C’est l’homme des shaloms et des salamalecs
Mais comment croyez-vous qu’il conçoive le Québec ?
Depuis 10 ans, véritable sous-marin
Soi-disant nous tend la main
Mais mate-le nous démâter
En parquant l’gros paquebot des fédéraux dans nos eaux
C’est sûr il s’insinue comme la moelle dans nos os
En somme ça me semble simple : sous les libéraux
Québec et Ottawa sont les lames d’un ciseau
L’une décrisse les racines du lys
Et l’autre s’immisce au sein de nos services
Ça fait qu’émasculé, pis enculé, le calcul est pas compliqué : on va r’culer
Devant tant d’unifoliés déployés à tous les paliers
Croyez qu’on va tous se noyer, broyés, dans la marée rouge
À moins qu’on ne bouge …
Enweille bouge!
Libérez-nous des libéraux !
Les cols bleus, les cols blancs, toutes les écoles confondues
Faut se ruer dans la rue, au printemps comme une crue
Faire éclater notre ras-le-bol, une débâcle de casseroles Trêve de paroles, faites du bruit!
Un charivari pour chavirer ce parti, comme en Argentine, en Bolivie
D’un pôle à l’autre, c'est un constat continental :
À bas le bulldozer libéral !
Libérez-nous des Libéraux !
Tamtid’lidé délibérez du libellé
Tamtid'lido libérez-nous des libéraux